… surprise ! C’est au Soudan qu’on en trouve le plus. Oui, moi aussi, ça m’a étonné.
Et pourtant, les pyramides sont plus nombreuses, plus resserrées, et presque inconnues.
Les pyramides nubiennes : un héritage oublié
On les appelle les pyramides de Méroé. Elles sont plus de 200, éparpillées dans le désert de Nubie, à l’est du Soudan, entre le Nil et les sables rouges.
Construites entre le VIIIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle apr. J.-C., ces pyramides sont les tombeaux des rois et reines de la civilisation koushite, aussi appelée royaume de Napata-Méroé.
Cette civilisation africaine, longtemps méconnue, a même régné sur l’Égypte pendant un siècle, lors de la 25e dynastie.
Des pharaons noirs, venus du Sud, qui ont bâti leur propre version du pouvoir, de la religion et… des pyramides.
Plus petites, plus nombreuses, plus abruptes
Les pyramides nubiennes sont très différentes des mastodontes de Gizeh.
Elles mesurent entre 6 et 30 mètres de haut (contre plus de 140 pour la grande pyramide de Khéops), avec des angles plus raides, et une architecture plus fine.
Mais leur nombre dépasse largement celui des pyramides égyptiennes.
Aujourd’hui, on en compte plus de 200 au Soudan, contre environ 138 en Égypte.
Pourquoi si peu connues ?
Colonisation, conflits politiques, isolement géographique… Le Soudan n’a jamais pu capitaliser sur son patrimoine antique comme l’a fait son voisin du nord.
Longtemps ignorées par les archéologues occidentaux, les pyramides de Méroé sont restées dans l’ombre des pharaons égyptiens.
Mais elles commencent doucement à retrouver leur place dans les livres d’histoire.
En 2011, le site archéologique de Méroé a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Et depuis, quelques curieux, aventuriers ou passionnés d’histoire ancienne commencent à explorer ces nécropoles perdues.
Pourquoi c’est inspirant ?
Parce que l’histoire humaine est plus vaste que nos clichés.
Parce qu’il existe d’autres pharaons, d’autres pyramides, d’autres royaumes oubliés.
Et qu’au sud du Sahara, dans un pays trop souvent résumé à ses conflits, dort une page entière de l’histoire antique qu’on ne nous a jamais racontée.
Bertrand, éditeur des Histoires Jamais Entendues
Photo (c) Nichole Sobecki, National Geographic
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